Ce dimanche une équipe rouge défendit avec conviction sa chance à Vandoeuvre dans la phase région de la Coupe de la Parité: 2 filles,2 gars!
Le Capitaine François nous a fait un compte rendu si savoureux (par moments cela fait penser à du Stéphane de Talancé en bonne forme...),que je m’efface immédiatement!
Notez juste que 3èmes...cela peut faire l'objet d'un repêchage... :)
"C'est pas pour me vanter, mais j'ai été propulsé capitaine de l'équipe de
Seichamps ce dimanche.
Nous avons défendu avec ténacité les rutilantes
couleurs du club à la coupe de la mixité.
Huit équipes, deux places
qualificatives. Un coup d’œil sur les feuilles de match pour estimer nos chances
de qualification, puis un interminable raclement de gorge pour repérer quelles
équipes pourraient avoir la courtoisie de nous passer derrière.
Avec le
cœur guilleret d'un mouton entrant à l'abattoir, nous nous asseyons en face de
Garche Koeking. Nos fourbes adversaires s'installent avec la ferme intention de
se goinfrer un casse-croûte à nos dépens. J'ai cru voir une serviette autour du
cou et quelques babines bien léchées, mais des observateurs dignes de foi -
c'est-à-dire pas moi - m'ont assuré que j'ai été le jouet d'une
illusion.
Au premier échiquier je suis au volant d'une Benoni qui tient
la route. Eric ourdit visiblement le projet de casser la tête de son
adversaire.
Rosine a du mal à tenir sa position et Andrea, après avoir
cafouillé son début se retrouve rapidement avec une bonne finale en plaçant un
coup de cavalier vicieux qui fit chanceler son adversaire. Par la suite sa
position s'est détériorée par manque de technique, et après quelques décisions
malheureuses, Andrea dût rendre les armes. Même sort pour Eric qui perdit au jeu
des trous dans le roque. Exit aussi Rosine.
Restait votre capitaine et
néanmoins serviteur qui se pavanait avec qualité et pions d'avance. En alignant
plus de points d'interrogation que l'hymne américain, je réussis à paumer cette
partie dans la consternation la plus noire.
Les comptes sont vite faits,
quatre à zéro égale quatre roues de vélo....

Mais ne nous laissons pas abattre comme on dit chez les Kennedy. Il reste deux
rondes et un repas de midi.
Lequel repas ressembla plus à une tuerie puisque
les victuailles sans défense ont subi le sort réservé à nos adversaire.
À
vaincre sans péril, on reprend du poulet.
Deuxième ronde, nous infligeons
sans état d'âme un 4-0 à Stanislas 3.
Rien à dire, du travail
propre.
Oui, oui, du linéaire, du bien fait.
Quoi ? Qui a dit
arnaque et vol à l'étalage ?
Non, les trois derniers échiquiers rien à
dire, rien à déclarer.
Mouais, Eric pense avoir trainé une poubelle
positionnelle, mais ce n'est pas bien clair.
Pourquoi vous me regardez
comme ça ?
Aaaah, le premier ? Non, je ne vois pas ce qu'on pourrait en
dire...
Bon, OK, je crache une pièce pour garder le roi adverse au
centre. Après une mêlée pas très orthodoxe, je regagne un peu de bois. Échange
de dames pas bon pour moi.
Au détour d'une fourchette, mon adversaire
choisit de laisser son roi en prise. Arbitre. Tripotage de pendule. Qualité qui
gicle.
À ce moment-là je laisse un fou en prise que j'ai bien du mal à
aller récupérer rue des Morillons. Au compteur, mon adversaire a une tour dans
la musette et des perspectives un tantinet radieuses.
Même si les temps
affichés par la pendule se raccourcissent peaudechagrinesquement, je commence à
trouver le temps furieusement long.
Je pense avoir gagné - au temps - avec le
soulagement du marathonien qui enlève des chaussures trois pointures au-dessous
lorsque Catherine commence à gesticuler comme Shiva jonglant avec treize balles.
Il en ressort que la pendule n'ajoutait pas les dix secondes
réglementaires.
Retripotage de pendules et vas-y que le chemin de croix
recommence. Heureusement Yann a le tact et la présence d'esprit de poser ses
pièces juste à côté des bonnes cases, ce qui me permet de faire passer un pion
côté à vingt contre un. Bref, un point.

Une autre question ?
Reste la troisième ronde. Contre Stanislas, deuxième
du nom.
Cette fois, je gagne vite et bien, colonne a puis mat sur la
huitième rangée. On ne peut pas jouer comme une bouse molle toute la journée
!
Andrea gagne aussi sans trop de Problème. Rosine traîne un pion de moins
pendant toute la partie. Soumise à des clouages dans toutes directions, elles
parvient à ne pas perdre de matériel grâce à des exercices à la barre fixe qui
ne sont plus de son âge. Cependant le spectre hideux de la finale avec un pion
de mins se profile de plus au fur et à mesure des échanges. La partie se finit
dans la désolation la plus sordide lorsque Rosine rentre dans une finale de
pions complètement fichue où les noirs n'ont plus qu'à pousser très vite les
pions à l'aile roi. Très vite, because la pendule. Ah oui, la pendule. Qui nous
donne un point. Merci la pendule.
Eric qui a résisté toute la partie
grâce à des pièces dynamiques se retrouve tout d'un coup - j'ai rien vu - avec
une tour de plus. Il faudra un sérieux black-out pour que Eric relâche la tour
dans la nature sur un échec assassin. Victoire trois à un.
Nous finissons
troisièmes, à une marche de la calife.
François."